Re: Black Label 2008 @ L'Elysée Montmartre-13/09/08
Plein pied à Paris pour cette soirée siglée "Black Label" au line-up plus que prometteur.Pour ne citer qu'eux : Bryan Gee, Lynx, Ed Rush et Friction en configuration 3 platines! Dans nos régions nordiques, on a à peu près tout entendu sur les bons et mauvais côtés de l'ambiance parisienne, mais qu'importe, avec une telle affiche ce soir ça se bouscule impatiemment à l'entrée de l'Elysée Montmartre pour prendre part à la fête, ce qui est plutôt de bon augure. Initialement la soirée devait égayer la Techno Parade ce weekend, mais la venue du Pape à Paris a reporté la fiesta. On ne croisera donc sûrement pas Benoit XVI décoiffé devant les basses!
On pénètre dans la salle pendant le set suave de Lynx & Kemo qui semblent déja avoir trouvé pas mal d'amateurs dans la foule parisienne. Ma bonne impression sur l'artiste se confirme : en live, les compos du duo déchirent. Bien sur ça reste différent, plus axé sur des vagues électroniques que sur des basses bourdonnantes, mais la sauce prend plutôt bien avec les lyrics virtuoses de Kemo.On constate que la boucle du hit en puissance "Disco Dodo" exalte toujours autant les massives, mais le jeune DJ nous fait aussi goûter à de nouvelles galettes tout aussi dansantes. Une mise en bouche plus que convaincante avant la venue du ultra-attendu Bryan Gee!
Plus aucun doute quand le maestro de V Records prend les platines, on va assister à un show mémorable! Les tunes jungle de l'anglais provoquent le délire dans la salle, les têtes s'agitent avec joie, on bondit en reconnaissant des intros cultes des plus grands noms outre-manches. Tout y passe dans un set très dense mais toujours bien énervé et rapide : des samplers mythiques de Roni Size aux accords jazzy du "All that Jazz" de Fresh, Mr Gee se fait plaisir avec une tracklist colorée et des enchaînements implacables. MC Tonn Piper annonce directement le ton à ses comparses : lui il n'est pas là pour rigoler. Le flow du colosse est assez époustouflant et se fond à merveille avec les basses qui zèbrent la foule de l'Elysée.Le sourire aux lèvres, je crois que le coup de grâce viendra lorsque Bryan Gee lance la mélodie du "Dirty Beats" du Roni Size Reprazent qui achève les junglist. Une énorme claque pour ma part, ça fait longtemps qu'on avait pas pu profité d'un set jungle aussi maîtrisé!
Friction vient ensuite prendre place sur la scène, en lançant l'introduction salvatrice du "Jump" de TC. Un début un peu facile mais la suite du set balaiera vite mes doutes. Le DJ anglais fait indéniablement partie de ceux qui m'impressionnent le plus en live cette année. Greffé furieusement à ses 3 platines, le producteur attaque tous les styles dans un show racé, compact et pourtant très varié : du sample limite grisant de "Timewarp" de Subfocus au "Diplodocus" de Noisia, mais aussi en passant par des tracks plus dark (Break, Konflict), Friction nous offre la crème de ce qui s'est fait cette année. Ce n'est pas Paco qui en a chuté derrière la barrière d'extase qui me contredira! Les jolies filles des premiers rangs (et Pohy) en redemandent alors qu'Ed Rush vient gentiment prier l'anglais de lui laisser les commandes.
Le chef de file du label a sorti son t-shirt Virus Recording et tranche dans le vif en envoyant un début de mix bien lourd et sombre comme à son habitude. Les visuels derrière s'allient avec brio avec les beats agressifs et technoïdes pour le plus grand plaisir des photographes. Autour de moi, les avis sont partagés sur le set. Certains lui voient un peu trop de facilité à expédier tous ses hits mais aussi d'autres qui sont déja passés au cours de la soirée, d'autres sont ravis de voir que le DJ légendaire reste fidèle à lui même en envoyant des sons bien musclés. Ed Rush remporte cependant l'unaminité en ressortant le remix de "Bacteria" de Pendulum qui reste une bombe efficace en live. Mention spéciale pour un "Life Underwater" obscur et bien planant qui gagne en puissance grâce aux visuels.
La fin de la nuit perd un peu son impact avec le back to back entre Otis & Anakyne, qui peinent à composer avec leurs MC's mais sinon une soirée Black Label qui aura fait furieusement jumper tous ses passagers! Des sets de très bon niveau, une grosse impression de Bryan Gee, des visuels chanmés et une ambiance générale du feu de Dieu! Content d'avoir eu l'occasion de croiser en vrai des visages du coin comme Saza, Bibz, Sweed,Mako et même Francis Lalanne qui passait furtivement devant l'Elysée à l'entrée (
). Un big up aussi à Pohy, pour les bonnes tranches de fou rire. La prochaine sans hésiter!