La pluie en refroidit certains, d’autres non…
[ Jeudi 14 Juillet : Drum’n’Bass Dubstep Latino Hip Hop ]Pas de répit pour les junglist, c’est bien sur le coup de 15h30 cette année qu’il fallait rejoindre la Balzaal ce jeudi pour profiter des premiers bpm drum’n’bass. C’est
Murdock qui se chargeait de lancer les hostilités. Le belge nous cueille juste comme il faut.
L’hyperactif nous distille un set bien efficace, carré à souhait.Le duo en vue du moment,
Camo & Krooked se charge de la deuxième rafle. La sélection hisse l’étendard du label des jeunes pousses. On y retrouve avec plaisir nombre de leurs productions comme le savoureux
« Climax » ou le tonitruant
« Stand Up », déjà un anthem.
Le rythme s’essouffle cependant un peu vite, quand le set emprunte des tracés dubstep/vacarme dans la seconde partie du show. Pour preuve, on pense se démener sur le mythique VIP de John B de
« Numbers » des deux DJ’S,
mais c’est bien d’un énième remix dubstep qu’il s’agit. Déception !
Le show de Sigma est massif, mixé avec maîtrise et inventivité. Le sauvage
« Front to Back VIP » fait déjà figure d’hymne de la Balzaal ce soir.
Original Sin poursuit la montée en puissance, mais
en opérant plus dans le désossage.
Pendant que les éléments se déchaînent, une intro se régale à traîner en longueur… avant d’attaquer le carnassier
« Original Bad Boy » qui vient mettre un coup de fouet aux premiers rangs.
Le set fait encore la part belle aux sonorités jump up anglaises, on ne s’en plaindra pas ! « Once again, it’s Cypress Hill! » Avec les bourrasques, le son du micro de B Real peine parfois à porter jusqu’au fond du public, mais le show tient ses promesses. Mentions spéciales pour les cartouches de
« Another Body Drops », les tonalités mexicaines de
« Latin Thugs » et surtout les riffs de Tom Morello du nouveau single
« Rise Up ».
Le rappel est plus cinglant. Le son des guitares déboule enfin pour scotcher la fosse sur un
« Rock Superstar », qui restera dans les annales !
Cannibal Holocaust Stage
[ Vendredi 15 Juillet : Hardcore Electro Dubstep ]La première escale aux fins fonds de la plaine de Dour sera pour les parrains du NY hardcore, les légendaires Madball.
Cette Cannibal Stage est d’ailleurs pour moi celle qui a le plus du charme, dans la nouvelle organisation du site. Le combo new-yorkais s’installe sur l’intro complètement surréaliste du thème de Terminator pour une bonne grosse montée en pression.
Les coreux sont prêts à en découdre, en s’installant, sourire démoniaque jusqu’aux oreilles.
La setlist tient toutes ses promesses, de
« Unity » à
« Set It Off » en passant par un braveheart timbré sur
« Heavenhell ». C’est la première fois que certains assistent à un show de
Madball et beaucoup prennent leur pied (et quelques poings dans la figure aussi).
La voix gutturale et fédératrice du frontman, Freddy Cricien, ne cesse de relancer la pression.
Assurément le premier moment d’anthologie du festival!
Dans le fil de la nuit, la Cannibal Stage n’a jamais aussi bien porté son nom.
Ambiance Romero, tous les zombies se bousculent sous le chapiteau pour un set de grand malade. Arborant une fière coupe iroquois ou gabber, c’est au choix,
Radium dévaste tout sur son passage.
Les massives débordent de sueur toxique et se fracassent les uns sur les autres sur des accélérations hardcore galopantes ou carrément oldschool, comme lors du martelage du
« Fuck Your Style » de Scott Brown.
Plus tardivement, le side-project de Spor,
Feed Me, séduit également, par
une réelle inventivité électronique et des vagues zébrantes bien planantes.
Indéniablement, les morceaux de
Rusko se ressemblent comme siamois, mais insufflent une pêche contagieuse à tous les raveurs. L’ancien compère de Caspa fait un peu l’effet d’une baleine à basses. Là encore, on est loin du Rusko des débuts !
Mais le tout est savamment mixé et remporte l’adhésion du dancefloor. La seule incartade plus dubby est assurée par le mystique
« Jahova » qui sonne toujours tout bon pour moi.
Donc après tout, pourquoi pas…16 Juillet : Requiem pour un Dubstep…
[Samedi 16 Juillet : Dubstep mais non en fait, Jungle, Techno]Le pari de tenter le marathon dubstep (13h/5h) était peut être suicidaire. Pourtant au saut de la tente, première bonne surprise avec la prestation du label
True Tiger.
Stenchman et
Sukh Knight envoient la sauce avec des réglages sonores démentiels pour nos tympans.
« De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace ! » disait Danton. Hélas…
Le reste de la journée est moins original. On résumera les sets de Trolley & Snatcha, Kastor & Dice et 16 Bit à : quinze passages du remix de Tetris, un
carnaval macabre de voix féminines et surtout du
vomi de basses gastriques.Plus tard,
le collectif Digital Soundboy nous montre que la flamme brûle mieux chez les old-timers.
Breakage semble avoir profité des bières belges,
Shy FX a le smile colgate et les deux MC’S lancent la samba. Les plus grands tubes comme
« Original Nuttah », le remix de Gyptian
« Hold you » (raah!) ou le
« Hard » de Breakage se succèdent sous les platines, mixés avec un brio presqu’insolent.
Un Sunday Dour Cocktail, au shaker, Moneypenny…
[Dimanche 17 Juillet : Reggae, Dance Hall, Hip Hop, Metal, Punk ]La journée du dimanche est plus éclectique, mais plaisante.
Alborosie soulève les premiers rastas.
Tarrus Riley livre une prestation un peu lover mais bien léchée.
Anthony B glisse quelques grands lancers de genoux dancehall. Malgré de nouvelles productions bien guimauves.
Bon Jah, mon frère, je zappe…Après quelques déluges apocalyptiques, les énervés
Public Enemy se chargent de nous faire sécher. Comme d’habitude,
le show des ricains est de très bonne facture. L’agité frontman, horloge au collier, fait bondir les plus frigorifiés sur le
« Fight the Power ». L’autre MC, voix plus rauque, gravit les murs d’enceintes pour ameuter les premiers rangs.
Du grand spectacle à l’américaine !
Les trashers marseillais Dagoba multiplient les passes d’armes spectaculaires. D’abord en offrant à leur public toute la scène pour venir headbanger ou en les conviant à un circle pit tout autour du chapiteau,
qui restera dans les mémoires ! Le nouveau chanteur de
Born From Pain sonne un peu moins viking, mais le show est lui aussi à la hauteur de l’événement.
Au final, un crû de Dour à la météo un peu acrobatique, mais toujours au cépage profondément éclectique, chargé de bonnes surprises au palais. On aura vu de tout à Gadour 2011 et on rechaussera les bottes avec plaisir!